Vincent Boulanger Photographe


nouvelle série KINBAKU

 

 

 

Kinbaku ou Shibari, mode de torture des soldats japonnais, en Français se traduit par Bondage, mais ici la série présente les contraintes de notre société sur l’Homme

La  nouvelle série plastique d’Argatti, « Kinbaku », est inspiré de l’art millénaire du bondage nippon.

 

Rien de choquant ici, car ce qui intéresse Argatti c’est tout simplement la beauté des lignes, et les formes plastiques qui se crée au hasard de leurs croisements. Argatti s’inspire depuis longtemps du monolithe de 2001 l’Odyssée de l’espace de Kubrick, une forme récurrente dans ses peintures ou dans ses sculptures. Mais cette fois, ce monolithe est contraint dans un complexe enchevêtrement de fils rouges : « Ces liens expriment l’enfermement de la matière ou de l’esprit »- explique le peintre. La pierre de récupération qui lui sert de base de travail est déjà dégrossie par la main de l’homme, puis elle se métamorphose sous le geste de l’artiste.

 

De la biffure à la corde tendue

 

Dès ses débuts, Argatti procède par biffure. Le geste, dans ses toiles abstraites, dans ses gravures ou dans ses sculptures, reste toujours visible. La biffure est une sorte d’écriture, l’expression d’une colère et d’une violence réelle, et pourtant ses œuvres expriment une paradoxale quiétude : « La corde s’inscrit dans le prolongement de la biffure, elle vient nier la matière. Lors de mes premières études, c’est le mouvement des blés qui m’avaient inspiré la biffure. On peut y voir une certaine violence cependant. C’est une volonté de dénoncer la violence permanente de notre monde et c’est aussi une interrogation sur notre liberté chaque jour un peu plus contrainte ».

Élodie LAVAL Tendance Ouest