Vincent Boulanger Photographe


Exposition 50+1 centre Claude Monet Sainte Adresse

pour marquer les 50(+1) année de notre première exposition en commun avec Jacques Boscherel et Daniel Brindel nous  nous sommes réunis pour une nouvelle exposition ;

Après 50+1 années d’amitié, ils exposent ensemble à l’espace Claude-Monet

Sainte-Adresse. Argatti, Boscherel et Brindel, trois amis peintre libres et unis, présentent une exposition partagée à l’espace Claude-Monet.

Les trois amis se connaissent depuis la primaire. Ils se retrouveront en 1968. C’est dire combien ils ont pu engranger de sensations et de souvenirs, comme ces séances de travail « sur le terrain, au froid » ou le privilège d’avoir fréquenté « des peintres reconnus, passionnés ». Ils ont pour commun dénominateur une spontanéité revendiquée. Pour le reste, on les différencie facilement, tant leur style est personnel. Ils ne travaillent pas ensemble mais ne se perdent jamais de vue. Si l’exposition partagée présentée à l’espace Claude-Monet par les Ateliers de Sainte-Adresse est une joie visible pour eux, elle l’est également pour le visiteur, tant il est plaisant de pénétrer l’univers unique de chacun.

La ligne, le trait l’intéressent autant qu’ils nous intriguent. Argatti se dit imprégné par ce qui nous contraint, nous étouffe. Ces traits affirmés délimiteraient-ils inexorablement notre espace ? Ces couleurs tranchées n’évoqueraient-elles pas une violence sous-jacente, cette révolte qu’Argatti ressent par rapport à l’état du monde ? Le peintre confie accorder un long temps de préparation à ses toiles : dessins, études, maquettes, essais de couleurs. Lors d’une résidence d’un mois au musée de Ningbo (Chine), il dit avoir « pris le choc » de l’agitation permanente d’une ville immense, d’un dépaysement absorbé puis restitué. Son choix : « la peinture glycérophtalique, industrielle, qui n’a rien de noble ». Sa référence : Dubuffet.

Gouache sous verre et papier kraft

Jacques Boscherel a beaucoup pratiqué le lavis, puis l’huile. Récemment, il découvre la gouache, qu’il valorise sous verre. C’est l’inspiration qui parle, permettant à « l’imprégnation » de se réaliser librement. La dominante visuelle joue souvent sur l’élégance de la palette des bleus, bien que ne négligeant pas le raffinement de la ponctuation d’un ton sable ou orangé. Que le sujet traité soit de terre ou de mer, la tendance est à la netteté, « l’épuration au maximum, dans le constant souci d’éviter l’anecdote. C’est de la suggestion ». La ligne de conduite de Jacques Boscherel : « Jamais de dessin au préalable. Le pinceau, direct. Sans faire référence au figuratif ! » Il accepte volontiers que ses réalisations nous fassent songer à Dufy.

La spécificité de Daniel Brindel : l’utilisation de papier kraft blanchi. « Un papier pauvre ». Ses outils : la colle, la peinture acrylique. À une époque, il a beaucoup travaillé le papier collé, par épaisseurs. Triturée, meurtrie, chiffonnée, gaufrée, la matière peinte est soumise aux pires sévices… Les formes peuvent s’épanouir quand l’artiste a choisi de laisser s’exprimer la matière, ou se soumettre dans le cas contraire. Elles prennent de toute façon relief. Pour Daniel Brindel, « il faut que cela tienne debout plastiquement ». Généreusement colorée, pleine de vie, la toile aboutie se révèle vibrante. Là encore, le peintre, qui se dit « une éponge », absorbe et restitue. Ce qui nécessite une fine préparation sur tablette, par projection…

Patricia Daudelle

 

Exposition « 1968-2019. 50 +1 années de peinture et d’amitié ». Aux Ateliers de Sainte-Adresse. Espace Claude-Monet. 18 rue Reine-Elisabeth. Jusqu’au 13 décembre. Du lundi au samedi de 14 h à 18 h. Entrée libre.